தன்னை உணர்தல்

தன்னை உணர்தல்

(பிரான்சு நாட்டில் அண்மையில் நடைபெற்ற
தமிழிலக்கிய நிகழ்வில் வாசிக்கப்பட்ட இரண்டாவது கட்டுரை
தமிழ் நாவல்கள் அவற்றின் படைப்பாளிகள் பற்றிய சுருக்கமான கட்டுரை. )
இத்தேர்வு எனது ரசனைக்குட்பட்ட படைப்பாளிகள் பற்றியது. எனது இரசனை என்பது மகன்- தந்தை, தொழிலாளி-முதலாளி, மாணவன்-ஆசிரியன் என்கிற ஜோடியில் இரண்டாம் நிலையிலிருந்து தேர்வு செய்யப்பட்டவை அல்ல. தராசொன்றின் இரு தட்டுகளில் வலது தட்டில் பொருளையும் மற்றொன்றில் எடைக்கற்களை ஒவ்வொன்றாக கூட்டி எனதுணர்வும் எழுத்தாளரின் படைப்பும் சரிநிகராக வரும்வரை காத்திருந்து நேர்வு செய்தக் கட்டுரை . தன் இருத்தலை பிறர் அங்கீகரிக்கப்படவேண்டும் என்ற விருப்பம் எழுத்தாளனுக்கும் உண்டு. ஆனால் அந்த அங்கீகாரம பூச்சொரிதல், வியந்தோதுதல் இன்றி படைப்பொன்றில் வாசகன் ஒருவன் தன்னை உணர்தல், தன்னை அறிதல் என்ற குணத்தால் இவர்கள் என்னை ஈர்த்தவர்கள்.

Cet article est le deuxième article lu lors d’un événement organisé en France le mois dernier au nom de ‘La découverte de la littérature tamoule et sa Culture’.

Il s’agit de cinq auteurs tamouls et de leurs cinq romans. Cette sélection est basée sur mon goût littéraire et ce goût n’est en aucun cas basé sur les relations fils-père, travailleur-employeur, élève-enseignant, mais sur la méthode de la balance. Un essai qui combine le matériel sur le plateau de droite et les poids sur l’autre, où j’ai attendu que les deux plateaux soient suspendus au même niveau.  L’écrivain a également le désir de voir son existence reconnue par les autres. Mais il n’attend pas la reconnaissance faite de gestes acolytes et de panégyriques mais plutôt la perception par le lecteur qu’il se trouve quelque part dans l’œuvre de l’auteur.

1. Qu’a fait Kokila ?

Anandaraman, le héros du roman, est chroniqueur dans un journal réputé et ses articles ont un vaste public, surtout dans la société éduquée. À la maison, « je suis un certain type d’homme, quand j’ai quitté la maison, je suis devenu quelqu’un. Ensuite, il est certain qu’il y a un autre homme en moi. » déclare-t-il à son sujet. Kokila qui s’occupe du ménage de la famille depuis dix ans, travaillait avec lui dans son bureau et est tombée amoureuse de lui et l’a épousé. Les arguments ne manquent pas chez eux, puisque tous deux ont des opinions libérales. Le mari soupçonne qu’elle a un petit ami et il pense donc qu’ils mènent une vie à contrecœur de regrets. Un jour, il a interrogé son épouse à ce sujet dont la réponse n’a pas attendu une seule seconde.

Un roman écrit par Jeyakanthan (1934-2015). Sous sa plume, plus d’une centaine de nouvelles, 40 romans et essais ont été écrits. Il a été journaliste, grand orateur, passionné de marxisme, cinéaste d’art et producteur, ce qui lui a permis d’avoir de multiples facettes. À travers ses œuvres, Jeyakanthan nous raconte avec vivacité non seulement l’imposture et les contradictions de la vie de l’élite indienne éduquée, mais aussi la vie réelle et sans fard des opprimés.

« Je dis cela par sympathie pour toi. C’est vrai que j’ai une bonne opinion de lui, donc je l’aime beaucoup. Cependant, je ne veux pas entraîner ta femme à se marier avec lui, et le déshonorer. J’ai déjà dit plusieurs fois qu’il ne faut pas avoir peur de lui. Je m’ennuie à en reparler, tu comprends ! » dit-elle.

2. L’épine d’amour ou Mauga mul

C’est un roman écrit en 1964 par T. Janakiraman (1921 – 1982). Parmi les auteurs appréciés, sa place est assurée.  

Babou, Yamouna et la musique classique sont les personnages principaux de ce roman. L’histoire se déroule dans les années 50. Le romancier est un brahmane, donc l’histoire, les personnages, leur jargon appartiennent à ladite communauté et bien sûr l’histoire traite des problèmes des personnes de la haute caste de la communauté tamoule. Il y a deux personnages principaux dans l’histoire : l’un est un jeune homme de 20 ans et l’autre est une femme de 30 ans.

Le jeune homme s’appelle Babou, qui a été doté d’un savoir musical. Il a la capacité de chanter aussi bien que son père, et une solide connaissance de la musique. La jeune femme s’appelle Yamouna. Dans les années 1950, le mariage précoce était plus fréquent chez les femmes. Malgré cela, le mariage de Yamuna est reporté, car ses parents ne sont pas de la même caste. Babou qui connaît Yamuna depuis son enfance, se dissout peu à peu dans son amour. La beauté et la splendeur de Yamuna allument une sorte de passion dans son esprit.

Les luttes de l’esprit humain entre les normes anciennes de la société indienne d’une part, et les convoitises du corps humain d’autre part, sont racontées artistiquement par l’auteur.

« Ce que l’on entend sur Maugamul en général, est le meilleur genre, bien écrit. Parmi les œuvres de l’écrivain, c’est une tentative optimale, voilà tout ce dont on peut parler… elle a toute la qualité qu’on lui demande du point de vue de la grande littérature. Nous sommes amenés à croire qu’une étude approfondie a été faite sur la force ainsi que la faiblesse de l’homme avant que l’auteur ne commence à écrire », ce sont les propres mots de Ka.Na. Subramanyam, un critique populaire de la langue tamoule.

3. JJ et quelques notes

Sundara Ramasamy (1931 -2005) est l’auteur de ce roman. Les romans, nouvelles, essais et poèmes qu’il a écrits nous montrent ses multiples visages dans le domaine de la littérature. Il a beaucoup semé pour les changements qui ont eu lieu dans la littérature tamoule moderne aujourd’hui. L’auteur a insisté pour une teinte radicale dans les œuvres tamoules modernes. Il était contre les écrits de type soap-opéra et littérature de gare. Ainsi, le personnage principal de ce roman l’écrivain J. J. et des qualités appréciées chez lui par l’auteur nous expliquent qui est le héros illustré par l’auteur ?

Le narrateur raconte la vie de l’écrivain d’État voisin J. J. et les moments inoubliables qu’il a pu partager avec lui lors d’événements littéraires. En effet, le raisonnement de l’écrivain J.J., son point de vue sur l’écriture, son évaluation de la politique et de la vie humaine résonnent avec le narrateur.

Ce roman se compose de deux parties. La première partie tourne autour des souvenirs d’enfance du narrateur et de sa fascination pour l’écrivain JJ. « JJ est celui qui a suscité le plus grand choc dans mon esprit lorsque j’étais en dernière année d’école », dit l’histoire. Il poursuit en disant : « J’ai lu un article écrit par J.J. Cet article est une réimpression de son article ancien, dans lequel il évoque la question de la relation homme-femme. Se dirige-t-il vers la conclusion que le mariage est un faux arrangement ? Peut-on encore penser à cela ? », se demande l’auteur. Tout au long de la première partie de ce roman, le narrateur nous raconte les efforts successifs déployés pour rencontrer son idole, et les moments de retrouvailles avec cette dernière. Dans la deuxième partie, le narrateur Balou partage avec nous quelques pages du journal intime de l’écrivain J.J. pour nous faire mieux apprécier son idole.

Le plus surprenant est l’admiration que porte l’auteur Sundara Ramasamy à Albert Camus. Le roman commence ainsi : « Joseph James est mort le 5 janvier 1960, le lendemain de la mort d’Albert Camus dans un accident de voiture. J.J aurait eu 57 ans s’il avait été vivant. »

En outre, l’auteur profite de ce roman pour rendre hommage sur deux pages au philosophe ainsi qu’à l’écrivain Albert Camus. : « On a appris la mort d’Albert Camus dans un accident. Quelques écrivains tamouls ont essayé de se faire connaître du public en prétendant le connaître, je suis l’un d’entre eux. » …  « Un autre groupe dans un autre endroit, j’y ai couru. Le poète panjabi avait une image de Camus dans la main. Il l’a montré à tout le monde. Une vue de côté. Camus regarde au loin. Dans la poche gauche de son pantalon, il avait mis quatre de ses doigts. Il portait un costume à carreaux. Dans sa main droite, il tient un mégot de cigarette allumé, qui peut lui brûler les doigts à tout moment et qu’il aurait évidemment dû jeter »….. « À de nombreux autres endroits, on continuait à parler de Camus de diverses manières. Je me suis rendu dans chaque groupe et ai essayé de savoir ce qui se passait. Je n’ai rien compris. La seule chose que j’ai comprise, c’est que la mort de Camus était une perte irréparable. J’ai aussi appris que le nom du défunt se prononçait de neuf façons en Inde à l’époque. J’aimais l’appeler Kamu, parce que non seulement il était confortable à prononcer, mais en plus il s’agissait du nom de ma soi-disant future épouse. »

4. L’humanité triomphe (Manudam vellum)

L’auteur est Prabanjaan (1945-2018), né et vécu à Pondichéry, l’ancien comptoir français. Un style de narration fluide, des textes non ennuyeux à lire, des mots non hypocrites et surtout une voix contre l’autorité, voilà ce que l’on retiendra de son travail. Et bien entendu, un auteur postcolonial.

L’histoire coloniale de Pondichéry a commencé en 1673 et s’est terminée en 1954. Des experts de ce domaine ont écrit des histoires qui prennent en compte les dirigeants et la période pendant laquelle ils ont gouverné. Il existe également un document qui relate l’histoire de l’Inde française d’un point de vue totalement nouveau par une personne qui a vécu à cette époque. Ce document n’est rien d’autre qu’un journal intime écrit par Anandarangapillai. Lorsque le mot Pondichéry sera prononcé aujourd’hui encore, la vie, l’histoire et le leadership d’Anandarangapillai, une personnalité des 17e et 18e siècles, se distingueront. Jouant le rôle de dubashi auprès des gouverneurs français, il a contribué à une compréhension approfondie de la situation politique et sociale durant vingt-cinq ans en enregistrant les événements de sa vie de septembre 1736 à janvier 1761 de la période coloniale française. Le fait que même les incidents mineurs soient mentionnés dans son journal, compte tenu de leur importance, témoigne de la subtilité de ses notes. La politique, par nature, les convoitises, les complots, les conflits internes, les tactiques, les batailles et la guerre entre colonisateurs, les coups de poing entre dirigeants locaux ; et pour ajouter les questions religieuses coloniales, les problèmes sociaux, les émeutes, les dangers ; les politiques commerciales, la motivation du profit, les désirs, des sièges et la navigation, Pillai a clairement enregistré assez d’informations.

Le personnage principal de ce roman historique est Anandaranga Pillai et cette œuvre (Manudam vellum) a été écrite à partir de faits divers de son journal intime. Cet ouvrage couvre des événements fictifs et réels qui se sont déroulés pendant sept ans après l’arrivée de Pierre-Benoît Dumas comme gouverneur de Pondichéry en 1735. L’auteur déclare : « Le livre est une critique de la nature littéraire de la vie des travailleurs, des propriétaires terriens, des fonctionnaires coloniaux et des femmes de maison close qui ont vécu pendant cette période ».

À partir du livre :

« Lorsque la police communale a interrogé le détenu, celui-ci a plaidé coupable d’avoir volé le poulet. La police lui a alors posé la marmite sur la tête et s’est arrangée pour faire le tour de la ville. Devant la Commune, il a reçu vingt coups de fouet et a été condamné à six mois de prison.

Nagaparana Pandit dit à Anandarangar : 

          Monsieur Pillai, vous emprisonnez un pauvre homme pour avoir volé un petit poulet. Mais les rois et leurs alliés pillent la ville, qu’allez-vous faire ? »

        5. Saayavanam

          C’est un roman de Sa. Kandasamy (1940-2020), écrit en 1969. L’écrivain Saa. Kandasamy s’est également intéressé aux beaux-arts et au documentaire, et ce dernier lui a valu un prix. Cette subtilité a été transmise, nous le constatons, dans ses œuvres littéraires. Saayavanam, un village imaginaire se trouvant dans la région du delta du Tamilnadu, a été pris comme paysage de l’histoire. Écrit il y a quarante ans, à une époque où l’on parlait peu de l’environnement, cet ouvrage traite de la lutte d’un homme contre la nature pour sa survie.

          L’homme est un animal différent. Grâce à sa noble pensée, il ne fait pas simplement progresser sa propre vie, mais il contribue également à faire avancer l’humanité. Certes, ses ambitions, ses souhaits naissent de l’intérêt porté par son cœur à son bien-être ainsi qu’aux biens de ses proches. Il se comporte donc, selon les situations, à la fois comme un ami et comme un ennemi. La nature est un être innocent, elle ignore donc des mots comme « son bien-être est celui de ses proches ». Elle ne connaît ni désirs ni ambitions, mais pour que le monde existe, elle respire.

          Nous sommes très préoccupés par la destruction de la forêt amazonienne ou celle de la Malaisie, raisonnant chez nous le déracinement des arbustes, des buissons pour établir une piscine artificielle et nous remplaçons consciemment des centaines d’hectares de terres cultivables par du béton. On peut croire donc que « Saayavanam » est une critique de notre conviction hypocrite que la survie de l’homme dépend de la destruction de la nature.

           Dans le roman, le protagoniste Sidambaram rentre chez lui avec beaucoup d’argent gagné dans un pays étranger. Il achète les terres remplies de tamarins, de manguiers, de jacquiers et d’arbustes de bambou qui étaient jusqu’alors utiles au village, les détruit et démarre une sucrerie. En se basant sur l’événement inacceptable par certains villageois, l’auteur esquisse un beau village tamoul, ses habitants authentiques et leur mode de vie.

D’après le roman :

          « Sidaambaram se souvient avec bonheur des scènes : si ce que son oncle dit se produit, le terrain où il y a des plantes sauvages, des arbustes, des roseaux sera remplacé par la canne à sucre et ses bruissements des feuilles. Et un peu plus loin, on peut voir la fumée qui sort d’une cheminée de la sucrerie. Mais il sait que les actions sont beaucoup plus lentes que les mots. Chaque travail inlassable digère des dizaines de millions de mots.

          « Debout au bord du vaste terrain, Sivanandi Thevar jette au loin un regard tranquille. Est-ce que cette terre dévastée était comme une forêt, il y a quelques mois ? s’est-il demandé. À cette époque, le couvert végétal était tel que l’on ne pouvait pas voir ce qui se trouvait à côté de nous. Le terrain est devenu totalement vide aujourd’hui, il n’y a rien. »

          « Cette terre était une zone où les animaux vivaient comme ils le souhaitaient, sans intervention humaine pendant longtemps. Aujourd’hui, elle est devenue un champ éperdu à cause de l’intervention humaine. Comme les arbres et les vignes, les coléoptères, les oiseaux et les animaux sont en voie d’extinction. Leur vie tranquille est en crise. »

                                                                     – Krishna NAGARATHINAM

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la liste des livres consultés :

1. kookilaa Enna seythuvittal (Tamoul) de Jeyakanthan, publié par Meenatchi Buttaga Nilayam, Madurai, – Tamilnadu, Inde.

2. Mauga mul (Tamill) de Ti. Janakiraman, publié par ainthinai Pathippagam, Chennai – Tamilnadu, Inde.

3. je.je. sila kurippugal (tamoul) par Sundara Ramasamy, publié par Kalaschuvadu pathippagam, Nagarcoil – Tamilnadu, Inde.

4. Manudam Vellum (Tamil ) par Prabanjan, publié par Kavitha publications, Chennai – Tamilnadu, Inde.

5. Saayavanam (Tamil ) par sa.Kandasamy, publié par Kalachuvadu publications, Nagarcoil – Tamilnadu, Inde. Publicités

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